Comment mieux voir dans le noir

Que vous chassiez le sanglier la nuit, que vous fassiez une promenade au clair de lune dans les bois, que vous exécutiez une sorte d’opération secrète ou que vous essayiez simplement de trouver la salle de bain dans une maison ou un hôtel inconnu, il peut être avantageux de pouvoir bien voir dans l’obscurité.

Vous pouvez allumer une lampe de poche pour atteindre cet objectif, mais cela a ses inconvénients, notamment de faire savoir à la chose que vous chassez où vous êtes et, ironiquement, de diminuer votre capacité à voir dans le noir.

Vous pouvez également mettre des lunettes de vision nocturne sophistiquées si vous vouliez vous perfectionner et que vous aviez de l’argent.

Mais votre œil nu naturel a ses propres capacités de vision nocturne qui sont en fait assez excellentes – si vous savez comment les améliorer et les exploiter.

Comment nous voyons dans le noir

Comprendre comment nous voyons dans l’obscurité peut mieux nous aider à comprendre ce que nous pouvons faire pour maintenir notre vision la nuit. Ci-dessous, nous vous guiderons à travers un croquis miniature de la façon dont l’œil humain voit dans des environnements à faible luminosité :

Pupille. Considérez la pupille comme l’ouverture d’un appareil photo. C’est ce qui permet à la lumière d’entrer dans nos yeux. Plus la pupille est large, plus la lumière peut entrer ; plus la pupille est étroite, moins la lumière peut entrer.

Tout comme l’ouverture d’un appareil photo s’ouvrira largement dans des environnements peu éclairés pour laisser entrer plus de lumière, votre pupille se dilatera également – s’ouvrira largement – dans des situations sombres.

Vous avez peut-être pensé à cet élargissement/rétrécissement de la pupille comme le seul mécanisme par lequel vos yeux s’adaptent à l’obscurité. Mais ce n’est que la première étape de ce processus, et même pas la plus importante. La vision nocturne humaine a plus à voir avec l’œil.

Rétine. Une fois que la lumière a traversé la pupille, elle se dirige vers l’arrière de notre globe oculaire et frappe une fine couche de membrane sensorielle appelée la rétine. Pour rester fidèle à l’analogie de la caméra à l’ancienne, considérez la rétine comme le film de la caméra. C’est là que nos yeux commencent à assembler des signaux nerveux à envoyer à notre cerveau.

La rétine est recouverte de deux types de photorécepteurs appelés bâtonnets et cônes. On les appelle des bâtonnets et des cônes parce que ce sont les formes qu’ils prennent respectivement.

Les tiges fonctionnent mieux dans des conditions de faible luminosité. Ils ont juste besoin de quelques photons de lumière pour être activés. Lorsque nous regardons autour de nous dans des environnements peu éclairés, nos yeux utilisent principalement des tiges pour voir les choses. L’inconvénient des tiges est qu’elles ne voient pas la couleur. C’est pourquoi lorsque vous voyez dans l’obscurité, les choses semblent plus en niveaux de gris et les couleurs ne ressortent pas. Tout est en quelque sorte en sourdine.

Les cônes nécessitent beaucoup plus de lumière pour être activés. Nous avons trois types de cônes : rouge, bleu et vert. Une combinaison de ces différents cônes activés nous permet de voir en couleur. La plupart de nos cônes sont emballés dans une petite partie de la rétine appelée la fovéa, qui se trouve tout à fait à l’arrière du globe oculaire et nous permet de voir des images en détail.

Photopigments, en particulier la rhodopsine. Les bâtonnets et les cônes contiennent des produits chimiques sensibles à la lumière appelés photopigments. Ces photopigments convertissent l’énergie lumineuse qui frappe la rétine en activité électrique afin que notre cerveau puisse déchiffrer ce que nous voyons. Pour en revenir à notre analogie avec la caméra, considérez les photopigments comme les produits chimiques qui aident à développer votre film.

Les bâtonnets contiennent un photopigment appelé rhodopsine; les cônes contiennent un photopigment appelé photopsine.

La rhodopsine est ce qui nous permet de voir la nuit.

Mais dès que la rhodopsine est exposée à des niveaux de lumière élevés, elle se décompose (alias photoblanchiment), réduisant notre sensibilité à la lumière dans des conditions de faible luminosité, ce qui signifie que nous ne pouvons pas aussi bien voir dans l’obscurité. Plus la lumière est vive, plus la rhodopsine blanchit.

Une fois que vos yeux sont moins exposés à la lumière, la rhodopsine commence à se régénérer dans vos bâtonnets. Il faut environ 30 minutes pour que la rhodopsine se rétablisse complètement, vous ramenant à une vision nocturne optimale. Même s’il faut une demi-heure à la rhodopsine pour se régénérer complètement, la capacité de vos yeux à voir dans l’obscurité commencera à s’améliorer dès qu’ils cesseront d’être exposés aux niveaux élevés de lumière qui ont provoqué la décomposition de leur rhodopsine en premier lieu. Vous remarquerez que votre vision en basse lumière s’améliorera lentement au fur et à mesure que vous vous habituerez aux niveaux de faible luminosité.

Si vous êtes déjà passé d’une journée ensoleillée à l’extérieur à l’intérieur de votre maison et que tout semblait vraiment sombre pendant plusieurs minutes malgré l’éclairage intérieur allumé, vous pouvez maintenant comprendre ce qui se passait dans vos globes oculaires – la lumière du soleil avait photoblanchi votre rhodopsine, laissant vos yeux avoir du mal à voir dans des conditions de luminosité soudainement plus faible.

Vous avez peut-être alors remarqué que votre vision s’améliorait progressivement au fur et à mesure que vous étiez assis dans la pièce peu éclairée. C’était ta rhodopsine qui se régénérait dans tes bâtonnets. Plutôt cool, hein ?

Comment maintenir votre vision nocturne

Maintenant que nous avons une idée approximative de la façon dont nous voyons dans l’obscurité, nous sommes mieux équipés pour comprendre comment maintenir notre vision la nuit.

Le principe fondamental est d’exposer vos yeux à une lumière aussi faible que possible. Parce que dès que la rhodopsine de vos bâtonnets est exposée à une lumière vive, elle se décolore, emportant avec elle votre vision nocturne. Et rappelez-vous, il faut une demi-heure pour être entièrement restauré !

Regarder directement les ampoules, les lampes de poche, les écrans de smartphone et même une pleine lune brillante entraînera la dégénérescence de votre rhodopsine. Alors ne faites pas ces choses.

Comment maintenir la vision nocturne tout en utilisant une lampe de poche

Les lampes de poche soulèvent une question intéressante lorsqu’il s’agit de maintenir la vision nocturne. Lorsque vous travaillez dans l’obscurité, vous devrez peut-être utiliser votre lampe de poche pour lire des instructions sur papier ou rechercher des objets dans votre environnement. Mais l’utilisation de cette aide artificielle réduira également la rhodopsine dans vos yeux, réduisant ainsi votre capacité naturelle à voir dans l’obscurité.

Alors comment utiliser une lampe de poche ou une lampe frontale sans trop perturber sa vision nocturne ?

Considérez l’idée que vous n’aurez peut-être pas besoin d’une lampe de poche après tout. Lorsque vous vous dirigez dans l’obscurité, vous avez probablement un instinct automatique pour atteindre une lampe de poche et vous avez l’impression qu’il est nécessaire d’en manier une pour voir ce que vous faites. Et cela apparaît initialement comme ça. Mais n’oubliez pas qu’il faut un certain temps pour que vos yeux s’adaptent complètement à l’obscurité. si vous leur donnez cette chance, vous constaterez peut-être que vous n’avez pas besoin d’une lampe de poche pour voir après tout. Surtout lorsque vous êtes à l’extérieur et que vous travaillez au clair de lune.

N’utilisez que la quantité de lumière dont vous avez besoin. De nos jours, la plupart des lampes de poche à LED vous permettent de sélectionner la quantité de lumière que vous émettez de votre lampe de poche. Donc, si vous utilisez une lampe de poche, sélectionnez le réglage de lumière le plus bas possible. N’oubliez pas que plus la lumière est brillante, plus votre rhodopsine se décompose, donc moins vous pouvez utiliser de lumière de votre lampe de poche, mieux c’est.

Ne regardez pas le centre du faisceau de la lampe de poche. Lorsque vous pointez une lampe de poche sur un objet de votre environnement, vous avez la tendance naturelle à regarder le centre du faisceau. Ca a du sens; c’est la partie la plus brillante de la lumière provenant d’une lampe de poche. Mais regarder la partie la plus brillante de la lumière ne fera qu’accélérer la décoloration de votre rhodopsine, et votre vision nocturne avec elle.

Au lieu de regarder directement le centre de votre faisceau lumineux, regardez autour de sa périphérie.

Faites rebondir la lumière sur votre environnement. Si vous êtes dans une pièce sombre, vous pouvez éviter de regarder directement votre lampe de poche en faisant rebondir la lumière sur un mur et en utilisant simplement la lumière ambiante qui en résulte.

Faites rebondir la lumière sur vous-même lorsque vous lisez. Si vous avez besoin de lire un document avec votre lampe de poche, au lieu de diriger la lumière directement sur le papier et de regarder directement le centre du faisceau, appuyez la lunette de votre lampe de poche contre votre poitrine et inclinez la lumière. Vous faites rebondir efficacement la lumière sur votre poitrine afin d’éclairer le document avec une lumière ambiante beaucoup plus faible.

Qu’en est-il des feux rouges ou verts ?

Vous avez peut-être vu des films de guerre où une unité en patrouille de nuit utilise des lampes de poche qui émettent une lumière rouge. Voici pourquoi:

La rhodopsine est moins sensible au photoblanchiment des longues longueurs d’onde de la lumière rouge. En tant que tel, il a un effet réduit sur la rhodopsine par rapport à la lumière blanche.

Alors que la lumière rouge a été la couleur de choix pour maintenir la vision nocturne, il y a eu une tendance dans l’armée à se tourner vers l’utilisation de la lumière verte dans des situations de faible luminosité. Nos yeux sont plus réceptifs à la lumière verte, ce qui signifie que vous pouvez voir les choses plus clairement avec une lumière verte à une intensité lumineuse plus faible. Autrement dit, avec une lumière verte, vous n’avez pas besoin d’autant de lumière provenant de votre lampe de poche pour lire une carte dans l’obscurité.

La lumière rouge est donc bonne pour maintenir la vision nocturne car elle ne réduit pas autant la rhodopsine, et la lumière verte est bonne car vous pouvez utiliser moins de lumière dans l’ensemble.

Que vous choisissiez une couleur ou l’autre, cela dépend de vos préférences.

Quoi qu’il en soit, le même principe fondamental décrit ci-dessus s’applique : utilisez le moins de lumière possible. Un faisceau de lumière rouge ou verte très brillant de votre lampe de poche entraînera toujours la décomposition de votre rhodopsine, enlevant votre vision nocturne. Tout revient à l’intensité lumineuse. Évitez les lumières vives, peu importe la couleur.

Autres trucs et astuces pour maintenir et utiliser la vision nocturne

Fermez les yeux avant de passer d’une zone éclairée à une zone sombre . Si vous êtes sur le point de quitter une zone bien éclairée et d’entrer dans une zone sombre, fermez les yeux pendant quelques secondes avant de le faire. Cela permettra à vos yeux de commencer à générer de la rhodopsine dans vos bâtonnets, de sorte que lorsque vous ouvrirez les yeux dans la zone sombre, vous aurez un peu de vision en basse lumière à portée de main.

Fermez un œil lorsque vous vous déplacez entre les zones sombres et éclairées . Si vous passez d’une zone sombre à une zone éclairée et inversement, fermez l’un de vos yeux, afin que l’un d’eux reste acclimaté à chaque condition. Ainsi, par exemple, si vous allez aux toilettes la nuit, fermez votre œil droit avant d’allumer la lumière de la salle de bains ; après avoir fait vos affaires et éteint la lumière, ouvrez votre œil gauche pour retourner vous coucher dans le noir, car cet œil aura conservé sa vision nocturne.

Ce concept s’applique également au fait d’être frappé par les feux de route de quelqu’un en conduisant la nuit. L’exposition à la lumière vive des phares peut temporairement vous aveugler. Pour atténuer cet effet, fermez simplement l’un de vos yeux pendant que vous passez devant la voiture qui utilise ses feux de route. Cela empêchera la rhodopsine de cet œil de photoblanchir autant, ce qui vous permettra de vous adapter plus rapidement à une vision lumineuse de faible intensité.

Vous avez peut-être entendu dire que la raison pour laquelle les pirates portaient des cache-œil n’était pas parce qu’ils avaient perdu un œil lors d’un combat à l’épée, mais pour utiliser cette technique : ils gardaient un cache sur l’un de leurs yeux lorsqu’ils étaient au-dessus du pont, puis changeaient de cache. à l’autre œil quand ils descendaient sous le pont ; l’œil maintenant exposé et encore rempli de rhodopsine pouvait alors voir amplement dans l’obscurité des compartiments intérieurs. Bien que ce soit une idée amusante, il n’y a malheureusement aucune preuve historique pour étayer cette légende.

Utilisez votre vision périphérique la nuit. Comme mentionné ci-dessus, nos cônes sont situés dans une petite tache de notre rétine appelée la fovéa. Ils nous donnent notre vision centrale nette, également appelée vision fovéale. Les bâtonnets, en revanche, se trouvent tout au long de l’arrière de la rétine, ce qui ne les rend pas bons pour la vision centrale, mais les rend bons pour la vision périphérique. Vous pouvez en fait voir plus avec vos cannes lorsque vous ne regardez pas directement quelque chose, donc au lieu de regarder directement les objets la nuit, regardez côte à côte.